L'institut Open Diplomacy, le think tank qui veut "sortir la prospective politique de sa tour d'ivoire"
Difficile pour un think tank de trouver sa place dans le paysage politique français. Depuis 2010, l'Institut Open Diplomacy a obtenu une reconnaissance internationale, mène des réflexions transpartisanes, en lien avec la société civile, avec la démarche de travailler avec les territoires et la volonté de ne pas s’enfermer dans une « bulle ». Echanges avec son fondateur et directeur général, Thomas Friang.
Entourages : Qu’est-ce qui distingue l’institut Open Diplomacy dans le paysage des « think tank » français ?
Notre objet est simple et constant : aider les français à mieux comprendre les phénomènes internationaux qui infusent dans toutes les politiques publiques, afin de mieux participer à la vie de la cité. Nous marchons avec deux grandes "jambes" : la médiation et la pédagogie sur les enjeux internationaux, et un travail d'engagement citoyen de participation de la société civile. Ce qui nous distingue d’autres think tank, qui sont dans une logique de pure recherche. Notre objectif est d'être en lien avec la société civile pour éviter le phénomène d'enfermement. Les think tank américains ont connu cet enfermement dans une bulle avant l'élection de Donald Trump, et ne l’ont pas vu arriver. Ils étaient incapables de formuler des options de politique internationale à l'issue de son élection. Washington avait perdu le contact avec la base. Ils doivent aujourd'hui gérer ce risque de déconnexion. C'est un phénomène organisationnel que l'on connait dans tous les think tank: être tellement dans l'expertise des politiques publiques, se déconnecter d'une partie de l'opinion et même, finalement, formuler des options de politique publique qui ne soient pas forcément en prise avec le réel, la façon dont cela va être reçu par le public. Alors qu'en démocratie, c'est le peuple qui tranche in fine.