Entourages n°96 : dircab et journalistes, les règles du jeu • Déontologie au Sénat
La lettre des métiers politiques
Au sommaire de ce numéro 95 :
📰Dircab et journalistes : les règles du jeu. Intermédiaires incontournables, fournisseurs d’informations en “Off”, les directeurs de cabinet sont souvent en contact permanent avec la presse. Comment gèrent-ils cette relation ? Quelles sont les limites ? Vos retours d’expérience, et quatre règles à connaître.
🏛️ Au Sénat, un guide de déontologie des collaborateurs de sénateurs a vu le jour. Une avancée, mais les limites restent nombreuses et l’affaire Benbassa a refroidi l’enthousiasme initial. Entourages vous raconte, et vous présente le guide en téléchargement.
▶En bref : “Un dircom n'est pas un démocrate”, et “Dans les groupes WhatsApp des ministères”
▶️Outils : Assolib , plate-forme pour les associations
▶️Recrutements
▶️Nominations
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Dircab et journalistes : les règles du jeu
Les relations entre élus et journalistes passent souvent par le/directeur de cabinet. Mais les pratiques et usages peuvent varier d’une collectivité à l’autre. Dans ces relations humaines, on peut aussi avoir à gérer l’imprévu, l’hostilité ou… d’autres élus. Entourages a interrogé des directeurs de cabinet, qui ont répondu, parfois de façon anonyme, sur leur méthode de travail avec la presse.
Demandes d’interview, de précisions, de réaction, événements locaux, prise de position, les élus sont sollicités en permanence par les médias. C’est souvent le rôle du directeur de cabinet de filtrer, de préparer, de gérer les échanges avec les journalistes, les élus ne pouvant être disponibles en permanence. D’une commune à l’autre, en fonction de la personnalité des élus, de leur notoriété, de leurs responsabilités locales, les pratiques peuvent varier considérablement.
Règle n°1 : Le dircab reste dans l’ombre.
“L'élu est dans la lumière, et le dircab reste dans l'ombre” reste la règle intangible pour l’ensemble des directeurs de cabinet interrogés. Peu de directeurs de cabinet donnent des interviews, même si beaucoup pratiquent le off. “Mon élu a de la visibilité. Les correspondants locaux de presse, que j'ai le plus souvent au téléphone, le connaissent bien et me connaissent bien” indique par exemple Claire-Marie Duvivier, directrice de cabinet de Rodolphe Amailland, maire de Vertou (44). “Il est interrogé sur des sujets très différents. Je joue un rôle de filtre, de préparation, de service avant-vente. Ils ne me citent jamais et je donne des éléments de réponse. Si je suis citée, c'est sans sans mon accord, et cela déplaît fortement aux élus. Sauf si c'est de la presse professionnelle" nuance-t-elle (comme Entourages).
“J'ai plutôt été à l'école du "tout doit passer par moi" reconnait aussi Florent Canu, qui fut directeur de cabinet à Bordeaux et Agen, aujourd’hui consultant. “Ce n’est pas dans une logique de contrôle, mais pour assurer la cohérence avec le tempo politique. C’est notre rôle de bien évaluer l'impact de telle déclaration, de questionner l'opportunité de s'exprimer sur un sujet. J'ai toujours été soucieux, dans mes relations avec les journalistes, d'expliquer un maximum de choses. Le journaliste se saisira, ou pas, de la matière qui lui est donnée” estime-t-il.
Une approche qui n’est pas forcément partagée par tous. Ainsi, Charles-Henri Raffin, collaborateur du cabinet de Bernard Dekens, président de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, estime que "quand vous faites cela, vous devenez dircab et dircom. Le dircab peut intervenir sur la valorisation de l'action politique. Il donnera des directives en accord avec les élus sur les orientations stratégiques ou dans situations de crise. Mais ce sont deux choses différentes. J’ai redonné de l’autonomie au service com’ dans ses prérogatives institutionnelles. J'envoie de la documentation par mail, je réponds aux questions techniques, et répond parfois en off, mais c'est très rare."
Et la relation de confiance avec l’élu reste centrale : “Quand le maire donne son numéro de portable aux journalistes, il vous court-circuite, il faut être clair avec l'élu sur le sujet pour se coordonner. Un message, ça se construit avec l'élu, on en parle ensemble” souligne Florent Canu.
Règle n°2 : le dircab… n’est pas un dircom.
La taille de la collectivité, et donc de l’équipe, détermine souvent les tâches du dircab. Dans les communes de taille moyenne, il arrive souvent qu’il/elle soit seul(e) à accompagner l’élu, et se trouve donc aussi jouer le rôle de directeur de la communication. Ce qui peut poser des soucis.
…
(excusez-nous de l’interruption, mais c’est important)
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