Entourages n°91: Face à l’émeute, vos témoignages • Autorité des dircabs, les associations sonnent l’alerte • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
🔥🔥🔥 Face à l’émeute : comment les collaborateurs d’élus ont-ils vécu et géré les événements violents de ces derniers jours ?
⚖️ Autorité des cabinets : les associations sonnent l’alerte
📙Un guide de déontologie pour les collaborateurs de sénateurs
▶️ Recrutements
▶️ Nominations
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Face à l’émeute
Si la situation se calme, les récentes émeutes ont marqué une nouvelle étape dramatique dans la montée des violences en France : pillages, affrontements avec la police, mais aussi élus agressés, mairies et domiciles personnels attaqués, équipes menacées physiquement…
Entourages a recueilli les témoignages de Adil Boutahar, Gildas Lecoq, Aurélien Mallet, Mathilde Pousséo, Jonathan Dogan, Yakhouba Timera : entre prévention, coordination, lien entre les parents, les jeunes et les autorités, nuits courtes et angoisses, comment ils ont vécu cette semaine.
“Eviter un drame”
🎤 Adil Boutahar, directeur de cabinet de Pierre Frédéric Billet, maire de Dreux (Eure et Loire)
La première nuit, nous avons eu des informations très tôt : une rumeur évoquait des échauffourées à Dreux. Je préviens le maire, nous alertons la police municipale et les médiateurs de quartiers. Une réunion de crise se tient. Toute la nuit a été passée sur le terrain, avec la police nationale, la police municipale, avec nos médiateurs. L'angoisse du directeur du cabinet, comme du maire, est d'éviter un drame, que ce soit pour un policier ou un jeune. Les médiateurs permettent une remontée d'informations réelles, fiables, qui aide à anticiper un drame potentiel. Par exemple, il arrive que les jeunes détournent l'attention des policiers pour faire un guet-apens sur un routier. Si on est isolé, dans une bulle, on va dire "ils veulent casser du flic". Alors qu'en fait ils détournent l'attention pour piller.
Dès le lendemain, nous avons pris contact avec nos commerçants, et mis en place un mail pour avoir les remontées. Nous avons mis en place une coordination entre nos forces vives : tissu associatif, médiateurs, les services de l'Etat, les services municipaux, et les commerçants.
Les deux premières nuits il est apparu que nous n'avions pas assez d'effectifs. Après une réunion avec les services de l’Etat, franche et fructueuse, nous avons reçu le renfort de la CRS 8, une unité spécialisée dans les violences urbaines, ce qui a tout de suite calmé les choses.
Le lendemain de ces crises, les médiateurs peuvent aller voir les jeunes, tenter une discussion : on reste sur le terrain, et surtout on commence le dialogue.
Une des décisions qu'on prendra rapidement est d'instaurer un conseil des familles. A travers nos écoles, nos centres de loisirs, on invitera les mères de famille, pour parler franchement et leur dire : si vous n'arrivez pas à élever vos enfants, il faut qu'on le fasse ensemble. On ne peut pas rester comme cela. Dans cette crise, personne ne peut prétendre avoir une baguette magique. Face à un jeune de 12 ans, vous êtes désemparé.
“Pris au piège”
🎤 Jonathan Dogan, conseiller technique au cabinet de Marc Gricourt, maire de Blois (Loir-et-Cher)
« Avec quatre autres de mes collègues, nous avons été pris au piège par près de 200 assaillants lourdement armés et déterminés à nous assassiner. Ils s'en sont pris, avec une incroyable violence, à l'hôtel de police municipale de Blois, où nous étions pour suivre et coordonner les équipes.
Sans l'intervention des effectifs de notre police municipale et des sapeurs pompiers de Blois, nous serions morts soit par le feu, soit massacrés par une horde de criminels. Nos véhicules personnels ont aussi été détruits. Malgré cela, hier soir encore, nous étions sur le pont et encore ce soir. La restauration de la paix publique n'est pas négociable. »
▶️lire son témoignage sur LinkedIn, repris avec son accord
“L’importance des caméras de surveillance”
🎤 Aurélien Mallet, directeur de cabinet de Patrick Ollier, maire de Rueil Malmaison (Hauts de Seine), et président de Dextera
Nous avons eu notre lot de véhicules brulés, d'équipements publics vandalisés, le centre commercial a été attaqué, les forces de l'ordre prises à partie… Les caméras de surveillance et la bonne collaboration entre la police nationale et municipale ont permis de contenir, et d'intervenir rapidement. On a vraiment pu mesurer l'importance des caméras dans ce cadre d'émeutes. Mais nous avons eu quatre à cinq nuits intenses, à pied d'oeuvre avec le maire et les équipes municipales pour parer à toute éventualité.
…
(excusez-nous de l’interruption, mais c’est important)
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