Entourages n°76: Grégoire Milot, "la concertation citoyenne : un risque à courir, une chance à saisir" • Être conseiller parlementaire • recrutements • nominations
La lettre des métiers politiques
Au sommaire de ce numéro 76 :
🖐🏼 Grégoire Milot : « la concertation citoyenne : un risque à courir, une chance à saisir »
🎤 Le quotidien d’un conseiller parlementaire, raconté par Matthieu Sigur, conseiller parlementaire de Dominique Faure
😡 Agressions sexistes dans le monde politique, une ex-directrice de campagne témoigne (et se fait bannir de Twitter)
📷 Les limites de la retouche d’image électorale,par Amélie Salmon
▶️ Recrutements
▶️ Nominations
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Grégoire Milot : la concertation, « un risque à courir, une chance à saisir »
Depuis plus de 30 ans, Grégoire Milot participe à l’élaboration de consultations citoyennes. Président d’État d’Esprit Stratis, une agence de conseil en concertation publique, auteur de “Tous concertés” et de “La ville participative en 10 questions”, son expérience lui a donné une vue d’ensemble sur les évolutions en cours.
- Concernant la réforme des retraites, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste, a lancé un référendum d’initiative partagée. Cela va-t-il dans le sens d’une consultation citoyenne renforcée ?
Un référendum, ce n’est pas de la concertation. La concertation, c’est tout sauf oui ou non. Il s’agit de demander aux citoyens « comment peut-on améliorer le projet » ? Oui, non, cela ne veut rien dire. Avec un référendum, on réduit à l’extrême les éléments qui composent, par exemple, la réforme des retraites. Trop de nuances n’entrent pas en ligne de compte dans une réponse fermée. En revanche, la concertation, ce n’est pas de la co-décision. À la différence du référendum, l’élu n’est pas tenu de se plier aux réponses des citoyens.
- Comment les méthodes de concertation ont-t-elle évolué ces 30 dernières années ?
Quand les élus organisaient une concertation, c’était une réunion descendante où ils parlaient une heure puis répondaient à quelques questions. Aujourd’hui, ce n’est plus cela. Il s’agit de mettre à contribution la population. Un changement considérable de la méthode de concertation tient dans la façon d’organiser et d’animer les réunions publiques. Par exemple, lorsque j’anime une réunion, je projette mon numéro de téléphone. Cela permet au public de transmettre ses questions et remarques par Sms. C’est le meilleur moyen pour que tout le monde participe.
Une autre évolution majeure de la concertation a été de mobiliser ceux qui ne se déplacent pas aux réunions publiques. La clé est de se demander comment toucher toutes les personnes susceptibles de présenter un avis sur le sujet. Quand nous élaborons une stratégie de concertation, nous commençons par une étude de contexte territorial. Cela permet d’analyser un projet dans son environnement politique, social, associatif afin d’identifier les publics à mobiliser. Si nous bâtissons une route, il faut savoir qui sera impacté.
- Quel risque y a-t-il à organiser des concertations ?
La concertation, c’est un risque à courir, une chance à saisir. Elle est souvent vue comme une réponse à un problème, alors que cela peut le renforcer. J’ai traité un dossier sur lequel il y avait une telle opposition à la réalisation du projet que le maître d’ouvrage l’a abandonné. La plus grande concertation qui ait eu lieu en France, ce sont les états généraux de 1789 qui ont abouti à la Révolution française, car ils ont permis de structurer une opposition qui était auparavant diluée.
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(excusez-nous de l’interruption, mais c’est important)
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