Entourages n°55 - Budget 2022, comment les communes font face à l’inflation: com' de crise, réduction des dépenses : vos réponses
La lettre des métiers politiques
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Au sommaire de ce numéro :
📣La communication de crise au service de la sobriété énergétique
💶 Quatre dircabs détaillent les mesures prises pour sauver leur budget 2022
👨🏫 Une formation à distance pour les collaborateurs politiques et les élus
🏙 L’utilisation des budgets participatifs en nette augmentation
▶ Recrutements
▶ Nominations
La communication de crise au service de la sobriété énergétique
« Je baisse, j’éteins, je décale » : la campagne de communication lancée par le Gouvernement veut encourager les Français à s’inscrire dans la démarche de sobriété énergétique. Mais ces gestes simples pour un foyer deviennent un véritable casse-tête pour une collectivité territoriale pour laquelle toute dégradation ou interruption d’un service public peut avoir des impacts sur les citoyens ou les agents et devenir un enjeu politique majeur.
Les collectivités territoriales se trouvent devant la nécessité de maîtriser un équilibre budgétaire dans lequel les hausses du prix de l’énergie n’étaient pas inscrites les années précédentes, d’autant plus qu’elles ne bénéficient pas (encore ?) des mesures bouclier plafonnant le prix de l’énergie. Mêmes certaines collectivités, pionnières dans la sobriété énergétique de part un engagement marqué pour le climat, se trouvent désormais devant des arbitrages difficiles qui vont de l’éclairage public à la température de l’eau des piscines (voir l’article ci-après).
Pour passer cette période d’incertitude, il est nécessaire de prendre des mesures ambitieuses. Pour le collaborateur d’élu, la question qui se pose est “comment arbitrer entre la nécessité de certaines mesures peu populaires et l’adhésion des agents ainsi que l’acceptation des citoyens, tout en préservant la continuité du service public ?” La prise de décision nécessite de gérer les dilemmes entre des mesures qui permettent de réduire la facture, mais qui risquent de générer l’insatisfaction des citoyens et des agents, ou encore des mesures à court-terme (réduire l’éclairage public) et des changements de fond (adopter des éclairages LED), visant le long terme qui permettraient de réduire durablement la consommation électrique mais nécessiteraient des investissements et des changements de comportement.
D’autant plus que les collectivités entament l’exercice annuel périlleux de réaliser et faire voter le budget de la collectivité. Notre conviction est que seule une communication stratégique, basée sur les engagements de la collectivité, des élus et de ses agents, responsabilisant les citoyens et les encourageant à être acteur du territoire et non de subir les « nuisances », permettrait de passer cette période de crise tout en renforçant la résilience de nos territoires.
Une communication à risque
Les risques politiques et publics sont multiples et nécessitent d’être anticipés pour être surmontés. Se préparer à communiquer sur la sobriété énergétique, c’est avant tout assumer des choix impopulaires et facilement attaquables par l’opposition. Il conviendrait alors que le cabinet en lien avec la direction générale des services ne perdent pas de vue l’objectif prioritaire de cette communication qui dépasse le débat politique vers la préservation du bien commun.
D’autre part, il est important que cette communication ne soit pas uniquement cosmétique, c’est-à-dire qu’elle puisse avoir des effets concrets et mesurables. Il est difficile de communiquer sur la sobriété énergétique sans évoquer les dépenses actuelles et les économies réalisées, à travers une approche pédagogique des finances publiques, afin de donner du sens à l’effort collectif. C’est ainsi que le phénomène NIMBY (“not in my back yard”, phénomène qui fait qu’un citoyen peut comprendre la nécessité d’un changement à condition qu’il ne l’impacte pas directement) peut être contourné. L’effort de chaque citoyen contribue ainsi aux économies réalisées, chacun est responsable et acteur afin que le service public puisse être assuré.
Enfin, le troisième risque a anticiper est celui de la communication « hors-sol », en décalage avec le quotidien de certaines catégories de la population. Beaucoup de citoyens ont entamé des démarches de sobriété énergétique, choisies (pour des raisons d’engagement citoyen ou idéologiques) ou subies (par nécessité économique). Ces citoyens pour qui par exemple la température des pièces à 19° l’hiver est un réflexe (ou dans certains cas un luxe) peuvent ne pas comprendre l’enjeu de la communication des collectivités territoriales. Paradoxalement, une mesure présentée comme un effort nécessaire pourrait avoir l’effet inverse de rejet plutôt que d’adhésion.
Notre conseil aux collaborateurs d’élus est de ne pas négliger l’implication des citoyens dans l’acceptabilité des messages et par conséquent dans l’efficacité de la démarche de sobriété énergétique. Car, à travers ces mesures parfois non populaires, l’enjeu principal est de préserver la viabilité d’un territoire à travers la maitrise de la dépense et la préservation de la qualité du service public. Comme toute crise, la période que nous traversons nécessite des arbitrages courageux tenant compte des enjeux politiques, publics, financiers et d’image. N’est-ce pas là le rôle du collaborateur d’élu d’être ce point focal qui analyse et conseille quelles sont les meilleures décisions à prendre, et les mots adéquats pour les communiquer ?
A vous revient donc la mission de mettre en place un plan de communication de crise pour accompagner l’annonce des mesures ou le vote du budget en tenant compte des 3 règles d’or :
1 - L’exemplarité. Il ne s’agit pas seulement d’enjoindre ses administrés à faire des efforts, mais de rester crédible auprès d’eux et donc de participer activement à la réduction des coûts structurels.
2 - La pédagogie. Communiquer par la preuve permet de donner du sens à l’effort en permettant à chacun de comprendre à quoi son effort a contribué. Par conséquent pour le citoyen, l’effort n’est plus seulement acceptable, mais devient un engagement, une véritable démarche souhaitée
3 - La durabilité. Afin que la démarche soit durable, il est nécessaire que chacun puisse s’approprier les bons gestes. Car la question véritable est : les efforts consentis aujourd’hui par les élus, les agents et les citoyens afin de passer la crise énergétique ne sont-ils pas les réflexes à déployer pour maitriser nos dépenses et réduire durablement notre dette envers les générations futures ?
Natalie Maroun, Phd et Julie Simmons
https://www.linkedin.com/company/element-eu
Quatre dircabs détaillent les mesures prises pour sauver leur budget 2022
L’augmentation des coûts des fluides, la revalorisation du point d’indice de la fonction publique et l’inflation fragilisent le budget primitif 2022 des communes de France. Depuis quelques mois déjà, elles font des pieds et des mains pour équilibrer leur budget.
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