Entourages n°51: recrutements, vers plus de variété ; Cerema et consultations citoyennes ; corruption et bonnes pratiques ; recrutements et nominations
La lettre des métiers politiques
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Le recrutement de collaborateurs se diversifie et se fluidifie
Autrefois saisonnier et stéréotypé, le mercato des collaborateurs d’élus bougent avec de nouvelles temporalités et de nouveaux profils.
Deuxième article d’une série sur les recrutements dans les cabinets, avec Julien Perez, David Clérici et Antoine Gimenez.
Le recrutement est à la fois affaire de rencontre et de temporalité. Mais aussi de l’air du temps. Si les fidélités politiques s’étioles, c’est au profit de compétences nouvelles. «Ce qu’on voit depuis trois ans, résume Julien Perez, directeur associé chez Quadra Executive Search,” c’est qu’il y a désormais une forme de fluidité dans la recherche de postes.» Conséquences, les candidats ont un peu plus de fenêtres d’opportunités. Ce que confirme David Clérici, co-fondateur de GC Partenaires : «Il a y a des entrées-sorties toute l’année.» Et de nouvelles velléités, remarque Julien Perez : Covid oblige, beaucoup ont souhaité «se rapprocher de leurs intérêts familiaux» et partir dans des territoires parfois moins peuplés.
Professionnalisation et dépolitisation
Ces données vont de paire avec l’arrivée de nouveaux parcours. La grande évolution, c’est bien la raréfaction des militants politiques au profit de candidats plus techniques. L’effet des formations universitaires spécifiques mais aussi des demandes d’élus confrontés à une complexification de la législation.
Pour Antoine Gimenez, c’est aussi une conséquence de la dépolitisation de l’échelon communal : «L’exécutif local fait appel a une expérience, des compétences techniques spécifiques», estime le directeur conseil de Citéa Consultants, bien plus qu’à une fidélité partisane. Parmi ces perles rares, des collabs d’une autre école : «On voit des profils militants non pas issus des partis mais d’organismes de défense de cause, d’ONG.» Ils apportent d’autres méthodes. Ironie, il n’est pas rare que les élus déchus se retrouvent à la tête d’ONG où, à l’inverse, leur rondeur politique est appréciée.
Des candidats plus jeunes, des recrutements plus féminins
De fait, nombre de candidats sont plus jeunes. Tant mieux, car «ce sont des métiers bien adaptés à des gens entre 25 et 45 ans», confirme David Clérici. D’ailleurs, «certains collaborateurs passés la quarantaine s’interrogent sur le fait de rester dans ce secteur».
Enfin certains élus demandent aux recruteurs plus de candidatures féminines afin de rééquilibrer leurs entourages, relève Antoine Gimenez. Et les femmes sont aussi plus nombreuses à répondre à l’appel. Mais elles ne sont pas encore autant à piloter les cabinets des collectivités majeures. La féminisation des exécutifs ouvre cependant la voie à un équilibre inévitable à terme.
Jérôme Vallette
▶ Vous pouvez retrouver la première partie de ces échanges dans notre n°50 “Pourquoi faire appel à un cabinet de recrutement?”
Combien de collabs ?
Combien sont-ils chaque année à entrer et sortir de cette fonction de collaborateurs d’élus ? Au 1er janvier 2022, 2023 collaborateurs parlementaires peuplaient les bancs de l’Assemblée nationale, autour de 1000 au Sénat. Dans les collectivités, c’est plus difficile à chiffrer.
Selon la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui reçoit les déclarations d’intérêts et de patrimoine des directeurs, directeurs adjoints et chefs de cabinet des plus grosses collectivités, 5156 déclarations ont été déposées depuis 2016. Un chiffre difficile à exploiter. Dans le détail, ils ont été 1279 à se déclarer à la HATVP en 2020, année de renouvellement municipal, 818 en 2021 (départementales et régionales) et 203 en 2022. En 2016, au lancement de ces déclarations, 1527 collaborateurs s’étaient fait connaître. Sans compter les milliers de collaborateurs d’élus des communes de moins de 20 000 habitants, ou les collaborateurs techniques des plus grosses équipes.
JV
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