Entourages n°48: le directeur de cabinet, clé de voûte des ministères; Yves-Marie Cann : « en cabinet ministériel, le plus grand piège est l'enfermement » ; nominations
La lettre des métiers politiques
Cette semaine :
🧠 Le directeur de cabinet, clé de voûte des ministères
🎤 Interview : Yves-Marie Cann « en cabinet ministériel, le plus grand piège est l'enfermement »
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Le directeur de cabinet, clé de voûte des ministères
Considérés comme des éminences grises, inspirateurs de décisions ou bras droit, les membres des cabinets ministériels regroupent des profils divers, chargés d’une même mission : accompagner le ministre tout le temps que celui-ci sera en poste. Au cœur de ce cabinet se trouve le directeur : un rôle de premier plan, des responsabilités importantes et un absolu dévouement au ministre.
Le choix du directeur du cabinet
Pour apprécier l’importance du directeur de cabinet, sa nomination est fréquemment la première décision prise par le ministre. Il est même possible que le directeur de cabinet soit imposé. Récemment, cela a été le cas d’Aurélien Rousseau qui a été chaudement « recommandé » par le président de la République auprès d’Elisabeth Borne (source JDD). Chaque ministre est accompagné par un cabinet qui est une équipe de collaborateurs aux multiples compétences. Le directeur de cabinet, comme tous les membres du cabinet, a un statut particulier. L’annexe au PLF 2022 intitulée « Personnels affectés dans les cabinets ministériels », précise que les membres des cabinets/collaborateurs « sont choisis intuitue personae et ne relèvent pas de la notion d’emploi permanent de l’Etat ». En d’autres termes, chaque ministre est libre de choisir ses équipes.
Un ancien député nous offre une explication plus politique : « Soit le ministre trouve rapidement dans son entourage le bon profil et la question est réglée. Soit ce n’est pas le cas et on lui propose des noms. On peut, aussi, lui imposer un directeur ou des conseiller car il n’a pas l’expérience politique nécessaire ou une parfaite connaissance des dossiers. Il y a une autre explication qui est que, plus haut, on veut garder la main sur son périmètre. Inéluctablement, ça restreint le champ d’action du ministre en place ».
Formation et connaissances
Les directeurs de cabinet se doivent de connaître le fonctionnement de l’administration. C’est pourquoi nombre d’entre eux sont diplômés de l’Ecole Normale d’Administration (ENA, remplacée en 2022 par l'Institut national du service public INSP). « Ce n’est pas obligatoire mais, disons que c’est une règle non écrite. Les énarques connaissent parfaitement l’administration et les rouages de l’Etat. Pour un ministre qui prend ses fonctions, avoir un directeur de cabinet qui connaît déjà l’environnement, c’est inestimable. Ça lui fait gagner un temps précieux et lui permet d’entrer très vite dans le vif des sujets de son ministère », dépeint une ancienne directrice adjointe.
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