Entourages n°35: négocier son salaire de dircab, ménage de printemps à l'Assemblée, nominations, recrutements
La lettre des métiers politiques
Cette semaine dans Entourages :
☑5 conseils pour (re)négocier son salaire de directeur de cabinet
☑️Ménage de printemps à l’Assemblée nationale
☑️Des nouvelles importantes d’Entourages
☑️Aurélien Rousseau, dircab d’Elisabeth Borne
☑️Harcèlement : 5 années de procédures
☑️Recrutements
☑️Nominations
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Dircab, 5 conseils pour (re)négocier son salaire
Vous allez prendre un poste ou tenter de réévaluer votre rémunération, voici 5 conseils clés pour ne pas passer à côté du rendez-vous.
1-Négociez avec l’élu(e)
La discussion doit se faire avec votre «patron». “Cela doit être négocié directement avec l’élu car on ne fait pas partie des effectifs de la collectivité”, estime Benoît Curinier, directeur de cabinet et de la communication du maire de Carpentras (84). “Il est parfois plus facile de négocier avec ceux qui ont eu des responsabilités en entreprise, habitués à parler de salaire.” “En cours de mandat il paraît toujours plus judicieux de s’adresser là-aussi au/à la maire», complète Dayana Chamoun-Fievée, dirigeante du cabinet Diane Conseil.
2-Misez sur la prise de fonction
“Gardez à l’esprit que négocier une rémunération est bien plus aisé à la prise de poste” prévient la fondatrice de Diane Conseil, “et plus délicate en cours de mandat.” Benoît Curinier, dircab chevronné, a lui “toujours privilégié une discussion à l’embauche qui valait engagement morale sur la durée du mandat.””Plus simple aussi pour l’élu, qui pourrait devoir se justifier politiquement d’une augmentation ultérieure. Mais cela peut s’apprécier différemment si la nature du poste évolue et requiert plus de présence.
3-Saisir le bon moment
“Il faut profiter du mi-mandat pour faire un point sur ce qui a été accompli et ce qui reste à accomplir, et en profiter pour évoquer une renégociation”, nous confie un dircab d’expérience, aujourd’hui dans le privé. “La meilleure option, compte-tenu des relations de confiance et de loyauté, est d'évoquer la question, en toute franchise, en adaptant la forme à la culture de l'élu. Le bon collab sait choisir le bon timing.”
Dans ce cas, ajoute la dirigeante de Diane Conseil, il faut amener la chose “le plus simplement du monde, en se basant sur des résultats concrets, et quantifiables ayant nécessité une implication particulièrement forte”. Et ce n’est pas parce que c’est la crise qu’il faut se retenir d’exprimer votre valeur, assure un ex-dircab aujourd’hui consultant.
4-Préparez les débats
Quoiqu’il en soit, il faut s’informer : combien gagnent vos homologues sur des collectivités de taille comparable, avertit Dayana Chamoun-Fievée. Comment ? “Utilisez votre réseau, les associations de collaborateurs, mes confrères et moi-même sommes également là pour vous aiguiller”. De quoi ouvrir «une négociation raisonnable» qui a des chances d’être fructueuse.
Autre outil, pour Benoît Curinier : “Connaître le volume financier prévu dans le budget affecté au collaborateur précédent. L’élu aura moins de difficultés à rester aligné.”
Pour un ex-dircab désormais consultant, un bon moyen est de “toujours parler en pourcentage du plafond prévu par la loi”. Par exemple en demandant après deux années à passer à 80% de cet indice terminal, tout en gardant une marge de manœuvre pour la suite.
5-Évaluez nature et compétences du poste
A l’embauche, il faut surtout “bien évaluer la nature du poste”, poursuit Benoît Curinier. “Est-ce un poste de collaborateur à horaires fixes ou de dircab avec une disponibilité 7/7 jours ?” Mais aussi les compétences : “Est-ce une mission d’animation de la majorité ou la fonction est totalement dédiée à l’élu ? Cela change le volume et la complexité du poste, et donc son salaire.”
En résumé, conclut le dircab carpentrassien, “c’est le duo fidélité/compétence qui doit se négocier en salaire, qu’il faut valoriser. Ce qui se paye c’est la disponibilité permanente sur une catégorie d’emploi ou on peut être remercié du jour au lendemain.” Les élus savent le reconnaître.
En 2020, face à la Chambre régionale des comptes, Renaud Muselier avait ainsi défendu ses collaborateurs qui sont “très bien payés, travaillent 24h/24, 7j/7, n’ont pas de vacances, ont de grandes qualités professionnelles mais pas de garantie d’emploi derrière.”
Et dans le cas d’une renégociation, “restez souple”, recommande Dayana Chamoun-Fievée.”Si la discussion n’aboutit pas, penchez-vous vers d’autres avantages (télétravail, gestion du temps de travail, formation, etc.). Vous pourrez toujours reparler salaire quelques mois plus tard.»
Jérôme Vallette
Ménage de printemps à l’Assemblée nationale
Les collaborateurs parlementaires font le ménage. Vident les étagères, armoires et tiroirs de leur bureau rue de l’Université. Ils jettent un regard un peu désabusé sur les piles de documents qui se sont accumulés ces dernières années. On les voit traverser des couloirs presque déserts, pour vider les poubelles dans les grandes bennes de recyclage bleues installées récemment. “Je jette tout document qui a été numérisé, et tout ce qui est susceptible de ne pas être réutilisé” glisse, un brin nostalgique, Mikaël Lévy. Les perspectives sont simples :“Soit on est réélu, et on reste dans le bureau, et on aura fait du nettoyage ; soit on est réélu, mais on change de bureau, donc il faudra tout déménager rapidement ; soit on n’est pas réélu et on a deux jours pour que le bureau soit parfaitement vide.”
Il y a aussi ceux et celles qui ont déserté les couloirs de l’Assemblée nationale pour parcourir un nouveau champ de bataille : la circonscription de leur élu(e), qui se présente de nouveau aux élections législatives. “J’ai posé mes cinq semaines de congés payés, et j’espère bien revenir avec mon élu après les élections” lance, un brin fanfaron, Maxime Torrente. De nombreux collaborateurs se sont mis en disposition pour mener la campagne des législatives.
Et puis… il y a ceux dont l'élu(e) ne se représente pas. Certains se sont même lancés en croyant en une investiture qui n’est pas venue, et sont pris au dépourvu. “Avec le remaniement, tout le monde regarde les cabinet ministériels avec gourmandise”, reconnait une ex-assistante parlementaire anonyme. “Mais on sait que les prochains mois seront une boucherie : entre les futurs nouveaux arrivants, les collabs en poste, ceux qui se tordent les doigts en voyant leur élu devenir "dissident non investi(e)”, ça va être terrible en terme de carrière.”
Officiellement, la fin de mandat des députés interviendra la 21 juin, même en cas de défaite au premier tour des législatives, ou si le député ne se représente pas ; cette date marquera aussi la fin du contrat de travail pour leurs collaborateurs.
Fabrice Pozzoli-Montenay
L’ACP collecte les livres des députés
A l’approche de cette fin de mandat, l’Association des collaborateurs progressistes (ACP) propose une seconde vie aux livres des collaborateurs et députés de l’Assemblée nationale. En partenariat avec Ammareal, une entreprise qui récupère les livres d’occasion, une partie de la vente des livres issue de cette collecte ira au Secours populaire, dans le cadre de son action de lutte contre l'illettrisme.
➡Pour participer à cette opération, vous pouvez rejoindre la boucle Telegram : https://t.me/+ox7d8NBIhRQ1YWU0 ou contacter l’ACP par mail : acp.parlement@gmail.comFPM
Des nouvelles importantes d’Entourages
🥳 C'est officiel, Entourages passe le cap des 1200 abonnés ! Nous tenions à vous remercier pour votre engouement, notamment les 200 nouveaux abonnés qui nous ont rejoint en seulement une semaine. 📈
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Nous préparons actuellement de nombreux projets de développement : un livret "Bienvenue à l'Assemblée nationale" avec les associations de collaborateurs d'élus, des webinars sur la compol, la com' de crise, les outils de participation citoyenne, mais aussi des livres blancs sur les dircabs de collectivités territoriales, des offres de formation, et le développement de notre réseau de correspondants dans les Régions afin de mieux suivre les sujets de terrain.
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Aurélien Rousseau, dircab de la Première ministre
Le nouveau directeur de cabinet de la première ministre Elisabeth Borne, Aurélien Rousseau, a fait un retour remarqué cette semaine. Il est connu pour avoir accompagné Bertrand Delanoë, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve.
Professeur d’histoire-géographie en Seine Saint Denis, enseignant à SciencesPo, diplômé de l’ENA en 2009, il a commencé son parcours en étant proche du parti communiste, puis du parti socialiste, autour de Bertrand Delanoë en 2001, puis en 2012 en tant que directeur adjoint du cabinet du maire de Paris, puis comme secrétaire général adjoint. En 2015, il passe dircab adjoint du Premier ministre Manuel Valls, avec Véronique Bédague-Hamilius, alors directrice de cabinet, puis auprès de Bernard Cazeneuve. Nommé directeur de l’Agence Régionale de Santé d’Île de France, il va affronter la pandémie de Covid, et recevoir le soutien de nombreux médecins, dont Philippe Juvin, pourtant élu Les Républicains.
A lire dans la presse :
Le Parisien : «Il est là pour mettre du miel» : qui est Aurélien Rousseau, nommé directeur de cabinet d’Élisabeth Borne ?
L’Express : Elisabeth Borne à Matignon : qui est Aurélien Rousseau, son directeur de cabinet ?
Les Echos : Aurélien Rousseau, un « dircab » à la fibre sociale pour Elisabeth Borne
FranceInfo : Remaniement : Aurélien Rousseau, ancien directeur de l'ARS d'Ile-de-France, nommé directeur de cabinet d'Elisabeth Borne
Harcèlement : 5 années de procédures pour un jugement symbolique
La cour d'appel de Rennes a annulé le 17 mai 2022 la relaxe qui avait été prononcée en première instance en faveur de Morgan Simon. Une plainte avait été déposée par Victoria Jolly en octobre 2017 pour “harcèlement moral” et "agression sexuelle", pour des faits datant de décembre 2016. Les deux protagonistes étaient alors tous deux collaborateurs parlementaires de députées de la majorité présidentielle.
Un premier procès s’est tenu en octobre 2020, aboutissant à une relaxe de l’accusé, au bénéfice du doute, le défenseur ayant argué que son orientation sexuelle était en contradiction avec l’accusation d’”harcèlement sexuel”, car il ne pouvait pas être attiré par la plaignante.
Le procureur ayant fait appel, la cour d’appel de Rennes a finalement annulé la relaxe, mais la procédure a été requalifiée en “violences sexuelles”, devenant ainsi passibles d’une simple contravention, au lieu d’un délit. Morgan Simon a été reconnu «responsable des préjudices subis» et devra verser 1 euro symbolique de dommages et intérêts et rembourser les frais d'avocat. Après ces cinq années de procédures éprouvantes, Victoria Jolly estime que “la décision est très loin d'être parfaite mais elle a le mérite d'annuler la relaxe prononcée en 1ère instance et de reconnaître les préjudices subis.”
FPM
Dans les médias
▶Les conseillers, la vie d’après et la HATVP
Les conseillers ministériels qui s’apprêtent à passer dans le privé à l’issue de ce quinquennat vont devoir se plier à un contrôle déontologique renforcé de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, indique Contexte.
▶Le cabinet ministériel à 10, une expérience qui a tourné court
La réduction de la taille des cabinets ministériels a secoué le microcosme politico-administratif, rappelle Acteurs Publics, mais l’administration s’interroge sur l’opportunité de ce mouvement de fond mis à mal par la Covid.
Nominations
Collectivités
Valérie Pitous est promue directrice de cabinet du maire d’Agen (47) et président de l’agglomération, Jean Dionis du Séjour (MoDem), et demeure toujours directrice de communication et de la transition numérique. Elle remplace Florian Canu.
Alexis Baugin du Plessis est nommé collaborateur de cabinet du maire d’Herblay-sur-Seine (95), Philippe Rouleau (LR).
Antoine Montarbon est nommé attaché de presse et plume de la maire de Vaulx-en-Velin (69), Hélène Geoffroy (PS).
Delphine Montero Criton est nommée responsable communication marketing de la ville d’Audenge (33).
Pierre Monquet a été promu directeur de cabinet de l’adjointe à la maire de Paris chargé des séniors et des solidarités entre les générations, Véronique Levieux (PS).
Guillaume Ménager a été nommé directeur de cabinet et de la communication du maire de Maromme (76), David Lamiray (DVG).
Gouvernement
Aurélien Rousseau est nommé directeur de cabinet de la Première ministre, Élisabeth Borne, Thomas Lavielle, chef de cabinet, Claire Cussemane, cheffe adjointe, Nolwenn Chouffot, chargée de mission continuité du service public. Le général de corps d’armée Frank Barrera reste chef du cabinet militaire.
Ce qu’elles/ils deviennent
Pierre Saint-Gal, collaborateur (2014) puis chef (2018-2022) de cabinet du maire de Nanterre (92) est nommé chef de projet sur les célébrations parisiennes et le relais de la flamme olympique au sein de la Délégation générale au Jeux Olympiques et Paralympiques et aux Grands Événements (DGJOPGE) de la ville de Paris.
Nathalie Bakhache, ex-directrice adjointe de cabinet de la ministre de la transformation et de la fonction publiques, est nommée secrétaire générale de la société Le Nickel (groupe Eramet), en Nouvelle-Calédonie, selon AEF infos.
Olivier Morin, ex-conseiller budgétaire et plan de relance au cabinet du ministre délégué chargé des comptes publics (2020-2022), est nommé directeur de mission auprès du directeur des activités marchandises, membre du comité exécutif, du Groupe Casino.
Recrutements
Le maire du 18e arrondissement de Paris cherche un collaborateur de cabinet chargée de mission communication (contact : Aline Weber, directrice de cabinet adjointe).
Le maire d’Épinay-sur-Orge (91) recrute un.e directeur.trice de cabinet (CV et motivations à : contact@epinaysurorge.fr).
Le maire du Vésinet (78) recherche un.e directeur.trice de cabinet.
Le maire des Sables d’Olonnes (85) recherche un.e chef.fe de cabinet ().
La ville de Gisors (27) cherche son.sa directeur.trice de la communication.
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