Entourages n°199 : Municipales, le porte à porte fait toujours ses preuves • "Plume de maire" • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
📣 Derrière chaque voix, il y a une conversation. Nous poursuivons notre panorama des techniques de campagne électorale avec un grand classique, indémodable : le porte-à-porte. Il « permettrait de gagner une voix pour 14 conversations, contre une pour 38 appels téléphoniques personnalisés, et un électeur pour 100.000 tracts distribués ». Le porte-à-porte reste le meilleur moyen pour les équipes électorales de se faire connaitre et de convertir, à terme, des soutiens en électeurs. A condition de l’organiser avec méthode, en lisant les conseils d’Amélie Salmon.
🛠️ « Plume du maire » : cette IA française propose ses services aux élus et aux candidats aux municipales.
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☑️Recrutements
☑️Les nominations
Porte-à-porte : derrière chaque voix, une conversation
Parmi toutes les actions de terrain, si vous ne deviez en mener qu’une, je vous recommanderais assurément de choisir le porte-à-porte. S’il est certes gourmand en temps et en ressources humaines, et que par ailleurs il peut être source d’angoisse chez vos soutiens les plus timides, le porte-à-porte reste encore aujourd’hui le meilleur moyen pour les équipes de se faire connaitre et de convertir, à terme, des soutiens en électeurs. A condition de l’organiser avec méthode.
Une méthode ancienne qui n’en finit pas de faire ses preuves
Alan Gerber et Donald Green pensaient au départ analyser le gain d’efficacité permis par l’essor des moyens de communications modernes, s’attachant notamment aux effets des mailings. Constatant les limites de ces nouveaux outils pourtant prometteurs, ils se posent alors une question simple : « mais alors, si ceux-là ne marchent pas, qu’est-ce-qui marche ? ». Les deux chercheurs vont alors publier «The Effects of Canvassing, Direct mail, and Telephone Contact on Voter Turnout : A Field Experiment», qui va remettre au goût du jour la pratique du porte-à-porte dans les campagnes campagnes américaines.
Dans leurs travaux subséquents, ils concluent que cette pratique traditionnelle « permettrait de gagner une voix pour 14 conversations, contre une pour 38 appels téléphoniques personnalisés, et un électeur pour 100 000 tracts distribués ».
Aux États-Unis, la méthode regagne du terrain suite à cette étude et permet notamment les victoires de Georges Bush en 2004 et celle de Barack Obama en 2008. En France, si la pratique semble déjà utilisée dans les années 70, elle devient incontournable en 2012, après son utilisation massive par le Parti Socialiste lors de la campagne présidentielle remportée par François Hollande.
A noter, si jusqu’à aujourd’hui, l’on préconisait des entrevues courtes, de quelques minutes (il ne s’agit pas d’argumenter mais de sensibiliser l’électeur potentiel), une technique « sœur » se développe récemment, celle du deep canvassing, que l’on peut traduire par « porte-à-porte approfondi » et qui implique une durée plus longue, un récit plus personnel et une écoute plus active. L’étude fondatrice précise en outre que, dans ce cadre, les effets d’une conversation de 10 minutes peuvent perdurer jusqu’à 3 mois, sans qu’ils ne soient amoindris par l’exposition à des messages négatifs ou contraires.
« Préparation difficile, guerre facile »
Cette citation tirée de « L’art de la guerre » de Sun Zu s’applique particulièrement bien au porte-à-porte. En effet, pour être pleinement efficace, il doit être bien préparé :
- Une analyse électorale pour identifier quels bureaux sont favorables, défavorables, tangents ou encore s’abstiennent chroniquement ;
- Des priorités de visite fixées en adéquation avec la stratégie de campagne, le temps restant avant le scrutin et les disponibilités de l’équipe.
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