Entourages n°197 : Pierre Le Texier “La photo est plus forte que la vidéo” • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
📷 Un numéro spécial “Photo politique”
On la dit détrônée par la vidéo, banalisée par l’utilisation des smartphones, affaiblie par le raz-de-marée d’images sur les réseaux sociaux : la photographie politique reste pourtant omniprésente et centrale dans la communication politique. Mais savez-vous l’utiliser efficacement ? L’intégrer dans une stratégie de storytelling ? Définir une cohérence visuelle ?
Dans ce dossier, nous avons interrogé experts et photographes :
- Pierre Le Texier, expert en communication politique et conseiller communication de Valérie Hayer, amoureux de la photographie. Il nous parle image, récit, stratégie, et aussi football, mode et Europe.
- Cyrille Krasker, photographe spécialisé en portraits et enseignant, évoque l’importance du regard, de la lumière, de la gestuelle et aussi… les tarifs.
- Jean-François Merle, photographe qui a travaillé avec des candidats aux municipales, fournit conseils pratiques et pragmatiques, même si vous ne disposez pas d’une grande équipe.
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☑️Recrutements
☑️Les nominations
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“La photo est plus forte que la vidéo”
Communication, influence, campagnes électorales : Pierre Le Texier a été de toutes les batailles politiques récentes. Il a rejoint En Marche dès 2016, et aujourd’hui il est le conseiller communication de Valérie Hayer, présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen. Il évoque ici son amour de la photo, son utilisation au quotidien et en compol, les réseaux sociaux, mais aussi le foot, la mode, et bien sûr l’Europe.
- On présente souvent la vidéo comme étant le principal vecteur de communication audiovisuel, par exemple sur les réseaux sociaux. Mais vous restez un défenseur de la photo ?
Pierre Le Texier : Je trouve que la photo est meilleure que la vidéo. En puissance évocatrice, en storytelling, je la trouve plus forte. Elle nourrit plus l’imagination, dégage plus de puissance, de valeur. On peut donner une plus belle émotion, beaucoup plus qu’une vidéo. Et c’est techniquement plus simple. Il n’y a pas, pour moi, de perte de vitesse de la photographie en politique.
- Vous êtes donc dans une stratégie de communication politique qui passe par la photo. En termes d’usage, à quoi sert encore la photo politique ?
Affiche de campagne, matériel de propagande électorale, site web… mais surtout pour les réseaux sociaux. On fait toujours attention à ce que l’on met sur l’affiche de campagne, et pas assez à ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux. Souvent, on met des “trucs jolis”, mais c’est parfois fait avec un collaborateur qui n’est pas un professionnel de la photo. Trop souvent on oublie de penser aux photographes. Ils savent faire, sont disponibles et partants à travailler dans la politique.
- Les photographes se plaignent parfois d’être appelés au dernier moment, sans préparation. Car on leur demande souvent de venir faire un shooting... puis ils repartent. Comment intègre-t-on le photographe à une équipe de campagne, à une stratégie de communication politique ?
La photographie n’est pas du tout intégrée dans la réflexion. J’y suis sensible, en tant que communicant mais aussi par passion personnelle pour cet art. Les communicants ne pensent pas forcément à la force que cela peut avoir. J’ai toujours intégré la photographie comme un outil puissant. Par exemple, les photos de Valérie Hayer ont permis de multiplier par 10 les statistiques sur Instagram et LinkedIn. Indépendamment de l’histoire que l’on veut raconter, la production de qualité en communication est toujours valorisée par les statistiques, c’est un paradoxe. C’est une lecture de la communication qui n’est pas forcément enseignée.
Et regardons ce que font les autres : les clubs de foot sont passés de la photographie qui “rend compte” d’un événement à de la photo recherchée, qui raconte une histoire. C’est une nouvelle logique, à l’œuvre dans les clubs de foot et dans les grands événements sportifs. On passe du résultat à un storytelling. Le club belge d’Anderlecht va par exemple très loin : ils ont totalement intégré la photo comme une outil puissant de communication. Les clubs sportifs ont un nouvel objectif, du moins sur les réseaux sociaux : c’est de vendre. Et quand on vend, on se rapproche des codes de la mode. Cette évolution m’a intéressé, et je me suis demandé comment faire cela avec des élus.
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