Entourages n°154: Narcotrafic : les collectivités en première ligne • Préparer la fin de mandat • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
Au sommaire de cette édition :
🚔Faire face à la montée des narcotrafics : nous avons interrogé le sénateur Jérôme Durain sur le rôle que peuvent jouer les collectivités locales face au trafic de drogues. Remontée d’information, police municipale, blanchiment “de proximité”, corruption : les élus et leurs équipes se trouvent en première ligne.
🎤 Le témoignage de Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, qui met en place des réponses sécuritaires, mais aussi socio-éducatives face à la montée des trafics et de la délinquance dans sa commune.
📅 Fin de mandat : Les élections municipales auront bien lieu en mars 2026. Dans la période actuelle de fin de mandat des maires et de préfiguration du prochain mandat, les équipes vont être amenées à bouger. Les relations élus/cabinet vont se politiser, avec le risque de tout voir par le prisme électoral. Les conseils de Bénédicte Baradel pour bien préparer une période sensible.
Et aussi : “Les enjeux financiers des polices municipales”
☑️Les recrutements
☑️Les nominations
Lutte contre le narcotrafic : quel rôle pour les collectivités ?
Le rapport des sénateurs Etienne Blanc et Jérôme Durain “Un nécessaire sursaut : sortir du piège du narcotrafic” dresse un tableau très inquiétant : faiblesse de la coopération internationale, territoires d’Outremer en perdition, flux incontrôlés… Il pointe une généralisation des narcotrafics dans les communes de taille moyenne et les zones rurales. Ce rapport présente aussi un ensemble de propositions. Nous avons interrogé Jérôme Durain sur le rôle que peuvent jouer les collectivités locales, en première ligne face au narcotrafic.
- Vous indiquez dans votre rapport que "le narcotrafic a gagné les villes moyennes, voire petites, et les zones rurales”. Les collectivités peuvent-elles lutter contre le narcotrafic ?
Jérôme Durain : L'un des principaux enseignements de la commission d'enquête sénatoriale est que la France est submergée par le narcotrafic. Il touche désormais l’intégralité du territoire, jusqu’aux zones rurales, avec un « chiffre d’affaires » qui représente chaque année entre 3 et 6 milliards d’euros. Notre pays subit les conséquences d’une explosion du trafic de cocaïne depuis dix ans (le « tsunami blanc ») et de l’arrivée massive de drogues de synthèse toxiques et peu onéreuses, qui sont le danger de demain. Il subit également les mutations d’un trafic « ubérisé » et devenu l’exemple d’un ultra-capitalisme débridé, dans lequel la violence et la corruption sont des instruments de base du business.
La commission d'enquête a également dressé le diagnostic des failles qui affectent la réponse de l'État, encore aujourd'hui et en dépit des opérations « Place nette ». Désorganisée, dépourvue de moyens à la hauteur des enjeux, la répression manque de véritables chefs de file capables de fédérer l'action des institutions et des services concernés (police, gendarmerie, douanes et juridictions, mais aussi acteurs du renseignement administratif, élus locaux, services fiscaux, acteurs du numérique...), laissant chaque protagoniste dans son « couloir de nage ». Le consensus se crée autour de l'idée d'améliorer la circulation de l'information sur ce sujet. Nous proposons par exemple de consacrer dans la loi les cellules de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (Cross), qui constituent un rouage essentiel du dispositif de prévention et de lutte contre les trafics à l'échelle locale, tout en y associant les parquets et les maires de manière systématique.
Les polices municipales peuvent jouer tout leur rôle dans ce dispositif. Elles n'ont évidemment pas vocation à s'interposer face à des trafiquants équipés de kalashnikov ! Mais leur implantation de proximité en fait des acteurs essentiels dans la remontée d'information.
-Vous signalez la montée d'un "blanchiment dit de proximité dans des commerces locaux (onglerie, kebab, coiffeur...), souvent au nom d'un proche". Là aussi, la collectivité peut-elle jouer un rôle d'alerte ?
Nous sommes en effet convaincus que les collectivités peuvent jouer un rôle d'alerte.
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