Entourages n°151: Le dircab aux 57 communes • Parlement, le travail de nuit n'est pas une fatalité • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
Au sommaire de cette édition :
🎤 Jacques Guiavarch, le directeur de cabinet aux 57 communes : Un directeur de cabinet qui évoque aussi bien l’identité bretonne, les inquiétudes budgétaires, le travail d’écoute et Hannah Arendt, ce n’est pas courant. Notre portrait-interview du dircab de Gervais Egault, président de la communauté d’agglomérations de Lannion-Trégor.
🌃 Parlement : les séances de nuit, une spécificité française ? Les séances de nuit où députés et collaborateurs votent et travaillent à 2 h du matin sont une anomalie dans le paysage parlementaire européen. Tris Acatrinei dresse un comparatif entre les Assemblées de plusieurs pays d’Europe, et leur capacité à bien organiser le travail parlementaire.
❗Un collaborateur interdit d’entrée à l’Assemblée
Lectures : La stratégie du RN pour les municipales • “Twitch, l’interview participative ?”
☑️Recrutements
☑️Nominations (nombreuses !)
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Jacques Guiavarch, dircab aux 57 communes
Jacques Guiavarch accompagne Gervais Egault, président de la communauté d’agglomérations de Lannion-Trégor, une “interco” bretonne qui compte 57 communes. Il évoque avec Entourages les spécificités de cette intercommunalité, l’identité bretonne, son parcours personnel et les inquiétudes des collectivités après les annonces budgétaires.
- Votre intercommunalité compte 57 communes, alors que la moyenne française est de 29 communes. Pour un directeur de cabinet, cela ne fait-il pas beaucoup d'interlocuteurs ?
Jacques Guiavarch : Quand on est 57, il faut être capable d'interpeller tout le monde. Comment faire pour mobiliser dans la durée les élus municipaux ? Toutes les intercos de France se posent cette question. La solution que l'on a trouvée est de faire très régulièrement des réunions de terrain pour mobiliser, écouter, échanger. Le Président Gervais Egault est très soucieux de cette question : nous avons des rencontres d'animation territoriale régulières, informelles, qui permettent de prendre le pouls du terrain, d'avoir une parole libre. Et nous lançons beaucoup d'expérimentations : on construit des tests avec les maires qui connaissent le territoire, les besoins des administrés et de la commune. Nous construisons les projets par pôle, avec 7 pôles pour les 57 communes, qui regroupent les différentes centralités. Dans notre territoire, il y a trois poumons économiques : agriculture, high tech et tourisme, avec la Côte de Granit rose, un atout en termes d'attractivité. Et nous avons une énorme richesse dans le domaine technologique, en particulier à Lannion.
- Le breton est utilisé dans la communication institutionnelle de votre collectivité, sur votre site internet comme dans vos magazines. Pourquoi ce choix ?
Les langues bretonnes continuent à vivre. Nous sommes engagés depuis 2011 par une charte de l'office public de la langue bretonne. Comme beaucoup d'agglos et de communautés en Bretagne, nous avons un schéma communautaire en faveur de la langue bretonne depuis 2020. Car le breton a une dimension identitaire, et est encore très vivant, par exemple dans le Trégor. Plusieurs élus parlent breton. Le breton a une dimension de transmission, de lien intergénérationnel, de générosité. En Bretagne, nous avons la capacité de se parler, d'avancer ensemble, quels que soient les bords politiques. Du coup, l'intercommunalité vit bien en Bretagne, et c'est aussi lié à l'identité bretonne.
-Vous avez débuté comme professeur, avant de rejoindre les métiers politiques. Vous avez été collaborateur, dircom, dircab… Comment s’est effectuée cette transition ?
Les personnels de cabinets ont souvent des parcours atypiques. A la base, j'étais enseignant en histoire-géographie, lettres et latin. Et j’ai eu des expériences différentes : guide touristique, gardien de phare dans le Nord-Finistère, brancardier pendant presqu'un an dans un service d'urgence en maternité, d'où j'ai tiré une profonde admiration pour le personnel hospitalier. Et j'ai aussi toujours des activités artistiques, un travail de philosophie politique voire parfois des activités d'enseignant en communication: mais au départ, j'étais écrivain de théâtre et metteur en scène, cinéaste, tout en étant collaborateur de cabinet. Je suis arrivé à la politique par le théâtre et l'écriture, en tant que plume au conseil général du Finistère.
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