Entourages n°14: ne pas mélanger compol’ et com’ publique - “Emplois Politiques” fait peau neuve - Les collabs de l’Assemblée préparent sur leur avenir - nominations
La lettre des métiers politiques - vendredi 10 décembre 2021 - n°14
Métier
L’art de ne pas mélanger compol’ et com’ publique
Valerio Motta, président de l'agence de communication Nemo Claudit et ancien collaborateur de cabinet en collectivités, rappelle les limites entre communication politique et communication publique.
Quelles règles définissent les limites entre communication politique et publique ?
C’est plus la communication électorale que politique qui est délimitée en droit. Il existe un cadre légal et toute une jurisprudence qui va distinguer ce qui relève de la communication habituelle et normale de la collectivité et la communication électorale.. En période électorale, les possibilités de communication des collectivités sont encadrées par le code électoral, en particulier l’article 52.1 qui limite les actions considérées comme relevant de la propagande, de la valorisation publicitaire de ce que fait la collectivité, en favorisant l'élu(e) à travers par exemple la mise en place nouvelles actions de communication sans antériorité dans la pratique de la collectivité...
Les opposants à l'élu(e) évoquent souvent le journal municipal, ou régional, qui ferait trop la promotion de l'élu(e). Quelle est la frontière ?
La jurisprudence précise cette frontière qui va déterminer si le contenu des canaux habituels de communication comme le bulletin municipal, va être de caractère "neutre et informatif", s’il ne rentre pas dans une logique de valorisation personnelle excessive de l'équipe municipale, qu’il ne promet pas un bilan laudateur de l'action de la collectivité sous la mandature dans les 6 derniers mois. Mais cela ne concerne pas que le journal municipal. Une commune ne peut pas se mettre à acheter de la publicité pour faire de la promotion massive d'image dans les six mois avant l'élection. Des cas de réintégration à des comptes de campagne de campagne de promotion de collectivités ont eu lieu par exemple après les élections régionales de 2011 en Ile de France.
En cas de litige, le juge fera l'appréciation du caractère neutre et non-promotionnel, avec pour élément d'éclairage sur le caractère exceptionnel la dimension de la régularité de la communication. Une mairie, qui envoie tous les trois mois un bulletin d'informations locales, n'a pas de raison de l'arrêter. Mais il ne s'agit pas d’écrire que tout ce qui a été fait depuis 6 ans est formidable. Sur un support installé, mais dont la tonalité devient trop promotionnelle, le juge pourra sanctionner.
Ces règles s'appliquent-elles à tous les supports, comme une newsletter numérique envoyée à tous les habitants d'une commune ? Ou un "live" de l’élu(e) sur un réseau social ?
Absolument, il s'agit à la fois des procédés de publicité extérieure, de communication audiovisuelle, de supports web, print et même évènementiels. Ainsi, si dans une cérémonie de vœux financée par la collectivité, le maire tient des propos électoraux, le coût d'organisation de la cérémonie risquera d’ être ré-intégré à son compte de campagne. Pour les réseaux sociaux, cela dépend aussi de qui crée le compte : le compte de la ville n'est pas celui de l'élu. Mais il y a clairement des zones grises. Les réseaux sont devenus des plateformes de marque personnelle, et offrent des outils et des modes de relation qui dépassent l'ancien traitement de réponse à des courriers. C'est là où je suis assez critique sur l'état du système, car il y a soit des prudences excessives sur les logiques de pratiques de communication, soit une législation qui n'est pas adaptée et peut mener à des situations aberrantes : des élus sortants par prudence peuvent choisir ne peuvent plus utiliser le compte Twitter ou Facebook qui est à leur nom, qu'ils ont alimenté avant l'élection, et se mettent à monter un compte uniquement dédié à la proche campagne et doivent repartir avec zéro audience, sans avoir le droit d'acheter de la publicité. On voit aussi des pratiques très excessives dans l'autre direction, quand par exemple un ministre fait diffuser sur son compte personnel une vidéo, réalisée par ses services, sur un réseau social, ce qui représente des milliers d'euros d'argent public de frais de réalisation.
Propos recueillis par Fabrice Pozzoli-Montenay
Formation
Les collaborateurs de l’Assemblée préparent leur avenir
Ils étaient presque 200 collaborateurs parlementaires de l’Assemblée nationale à se réunir ce 25 novembre pour évoquer les échéances liées à la fin de la 15e législature. Sous la coordination de Brayen Sooranna, les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, SNCP-FO, Solidaires et UNSA étaient présents. Les représentants de la gestion financière parlementaire de l’Assemblée ont aussi accepté de répondre aux questions des collaborateurs.
Deux aspects majeurs ont été abordés :
La préparation de fin de mandat : avec les élections législatives qui approchent, plusieurs démarches peuvent déjà être engagées par les collaborateurs (demandes d'augmentation de salaires, de primes, lettres de recommandation…)
La période post-électorale : en juin, les collaborateurs recevront leur salaire habituel, puis un treizième mois, en août 2022, ainsi qu’une indemnité compensatrice de congés payés s'il n'y a pas eu de préavis, et une éventuelle indemnité supra-légale.
Les outils pour retrouver un emploi suscitent de nombreuses interrogations : formations, passerelles vers la fonction publique, demande d’accompagnement personnalisé à Pôle-Emploi. “Il faut soigneusement préparer son dossier” précise Brayen Sooranna, “car les conseillers emplois connaissent mal l'Assemblée nationale. L'APEC a une meilleure visibilité sur les parcours professionnels des collaborateurs.”
Une prochaine réunion devrait traiter des conditions de participation des collaborateurs aux élections.
FPM
Emploi
Le site “Emplois Politiques” fait peau neuve
“Quand on cherche à s'engager dans un métier politique, le réseau personnel joue souvent un rôle essentiel pour savoir qui recrute, pour quel poste, à quel moment. La culture de l'offre d'emploi publique dans le domaine politique n'est pas toujours répandue” : c’est pourquoi Ariane Forgues-Enaud et Alexandre Renoux, tous deux collaborateurs parlementaires, viennent de dévoiler la nouvelle version du site Emplois Politiques . Autrefois simple Tumblr, il devient un vrai outil professionnel. D’accès libre, sans publicité, il propose aux élus de l’Assemblée nationale, du Sénat, du Parlement européen, mais aussi au gouvernement et aux collectivités de plus de 100000 habitants, de diffuser et de rendre plus visibles les offres de postes de collaborateurs. La démarche est d’ouvrir la sphère politique à tous les profils, et de secouer les réseaux traditionnels. Mais aussi d’ “avoir conscience que se limiter au seul réseau, c'est prendre le risque de passer à côté de talents enthousiastes mais qui ne connaissaient pas la bonne personne au bon moment.”
Formation
Gérer sa communication de crise
La coopérative Cap’Com propose une formation en ligne pour “mieux gérer sa communication de crise”, spécialement dédiée aux collectivités territoriales et aux organismes publics : anticiper les postures, les outils de communication, positionner la communication au sein de la cellule de crise, préparer sa communication sur les réseaux sociaux ou avec les médias. Les sessions auront lieu du lundi 1er février 2022 au dimanche 20 mars 2022, avec la participation de 20 intervenants.
Pour vous inscrire :
https://www.cap-com.org/formations/anticiper-pour-gerer-sa-communication-de-crise-en-compublique-0
Nominations
En collectivités :
Julien Mugerin, chef de cabinet depuis 2019, est promu directeur de cabinet du maire de Gagny (93), Rolin Cranoly (LR).
Thibaut Chervet, ex-directeur de cabinet du maire ville d’Écully (69), a été nommé secrétaire général des Groupes majoritaires aux conseils de la ville et de la métropole de Toulouse.
Nicolas Fayeulle, collaborateur du groupe Ensemble la Seine-Maritime depuis 2019, est nommé conseiller technique du président du conseil départemental de Seine-Maritime, Bertrand Bellanger (LaREM).
Christophe Aglietta est nommé collaborateur de cabinet du maire de Creil, Jean-Claude Villemain (PS).
Brice Grivot-Boone, directeur adjoint depuis 2020, a été promu directeur de la communication du conseil départemental de la Côte-d’Or.
Julie Udron, dircom de la ville de Bois d’Arcy (93), est nommée directrice de la communication, de l’événementiel et de la culture de la ville de Limeil-Brévannes (93).
Michaël Boblique, responsable du service communication et relations publiques de la ville de Port-Jérôme-sur-Seine (76), a été nommé directeur de la communication et de l’événementiel de la ville de Fécamp (76).
Nadège Riotte est promue directrice adjointe de la communication et du marketing du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Armelle Pericard, attachée de presse, est promue chargée de mission en charge des élus auprès du président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier (LR).
Gouvernement
Simon Pecnard, collaborateur parlementaire depuis 2020, a été nommé conseiller discours de la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en remplacement de Virgile Billod.
Edgar Tilly, membre de la task force interministérielle vaccin Covid-19, est nommé conseiller startups industrielles.
Éléonore Sixou, chargée de mission communication directe à la Dircom de l’Élysée, a été nommée conseillère communication numérique et veille médiatique au cabinet du secrétaire d’État chargé de la Ruralité, Joël Giraud.
Abigail Giordano, déjà conseiller spécial et analyse territorial, se charge en sus de la presse.
Clément Tougeron a été nommé chef de cabinet de la secrétaire d’État chargée de l'éducation prioritaire, Nathalie Élimas.
Arthur Le Ber a été nommé conseiller affaires parlementaires et institutionnelles, en charge des relations avec les élus locaux au cabinet du secrétaire d’État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, où il remplace Helena Robyn.
Ce qu’ils deviennent
Jean-Baptiste Doat, conseiller politique de Bruno Retailleau au conseil départemental de la Vendée (2012-2015), au conseil régional des Pays de la Loire (2016-2017), puis collaborateur du sénateur et du groupe LR au Sénat (2017-2021), lance l’agence conseil en stratégie de communication numérique Qatane communication.