Entourages n°135 : Les "angles morts" des sondages • IA en cabinet • Recrutements • Nominations
La lettre des métiers politiques
Au sommaire de cette édition:
📊Sondages : attention aux “angles morts”: Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay, et Jean-Yves Dormagen, président de Cluster17, évoquent avec nous les précautions et les limites dans l’utilisation des sondages : comment évaluer la participation à une élection ? la qualité des échantillons ? Entre porte à porte, sondage par téléphone ou mail, quelles sont les avantages et inconvénients ? Et les instituts peuvent-ils déjà travailler sur les élections municipales de 2026 ?
🤖Métiers politiques : les IA qui vous seront utiles. Dans cette nouvelle rubrique, Jean-Michel Bernabotto vous présente un outil qu'il a testé, ses usages professionnels en cabinet de collectivité, les précautions à prendre. Cette semaine, découvrez “Perplexity”.
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Sondages : attention aux “angles morts”
Comment évaluer la participation ? La qualité des échantillons ? Les techniques de sondage sont-elles encore fiables ? Comment évaluer les “petites listes” ? Et les instituts peuvent-ils déjà travailler sur les élections municipales de 2026 ? Nous avons interrogé Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay, et Jean-Yves Dormagen, président de Cluster17.
Entourages : La participation est un facteur majeur dans le résultat d’un scrutin, et peut . Comment pouvez-vous évaluer la participation à une élection ?
Bruno Jeanbart : On connaît l'échantillon représentatif de départ mais pas l'échantillon de votants. Quand on est dans une élection européenne avec 50% de participation, on peut prédire les 50% de participation… mais un décalage est possible entre les gens que nous estimons être des votants et le profil réel des votants. Ce qui peut créer des biais importants dans les sondages. Il existe un corps électoral qui hésite jusqu'au dernier moment à se rendre dans les bureaux de vote. C'est ce qui peut faire la décision dans ce type d'élections.
-On demande de plus en plus dans les sondages quel est le degré d'intention, de motivation pour aller voter.
Bruno Jeanbart : J'ai réintroduit une question de ce type il y a une quinzaine d'années, sur une échelle de 1 à 10. C'est une question qui fonctionne bien. Les résultats sont toujours meilleurs quand on utilise ce critère de ceux qui nous disent qu'ils vont aller voter, plutôt que prendre l'ensemble de la population électorale. On a eu des déconvenues. En 2021, aux élections Régionales, on avait bien anticipé la très faible participation. Mais nous n’avons pas dû bien anticiper le profil des votants puisqu'on avait une surestimation de 5 à 6 points des listes du Rassemblement National avant le premier tour. Parce qu'ils ne sont pas allés voter et que probablement nos votants déclarés n'étaient pas exactement les votants réels.
Jean-Yves Dormagen : Les sondages, c'est comme la météo. C'est multi-factoriel, c'est compliqué, il suffit d'un facteur mal évalué ou sous-évalué pour modifier des prévisions. Et dans une campagne comme les européennes, il peut y a avoir des mouvements de voix relativement importants en fin de campagne du fait que les électeurs sont moins sensibles à cette dimension utilitaire du vote. Ils ont tendance à être fluides, volatils, à l'intérieur des espaces politiques. La certitude de choix est basse, autour de 50% au mieux. Ce n'est pas évident à anticiper. Et sur cette élection, l'électeur n'a pas le sentiment que son bulletin aura des implications graves ou conséquentes. Il a tendance à juger sur d'autres critères. Mais quand on regarde l'évolution des sondages, c'est assez stable, ça bouge assez peu.
- Vous travaillez toujours sur la base d'échantillons représentatifs. Mais on voit qu’il est difficile d’avoir une bonne représentation de certaines catégories socio-professionnelles, dans les banlieues, par exemple, ou certaines zones rurales.
Bruno Jeanbart : En milieu rural, il y a souvent une socialisation qui est très forte. Le lien à la commune est plus important que dans les zones urbaines. Tout ce qui relève de la socialisation renforce la probabilité d'aller voter. En revanche, en banlieue, c'est un vrai problème. Il y a des territoires qu'objectivement, on a très peu de chances d'avoir dans nos échantillons. Si dimanche, il y avait un vote très fort dans les quartiers les plus sensibles, les territoires et certaines banlieues en faveur de LFI, on pourrait avoir une sous-estimation du vote LFI. C'est probablement une des raisons pour lesquelles on était tous un peu en dessous du vote Mélenchon en 2022.
Jean-Yves Dormagen : Au départ, les sondages étaient réalisés en face à face, au domicile ou dans la rue. On est ensuite passé au téléphone. Le online est aujourd'hui dominant au niveau national. Chaque méthode a ses avantages et inconvénients.
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