Entourages n°12 : “Sciences-Po n’est plus une précondition pour devenir assistant parlementaire européen"- l'association DirCab évolue - nominations - marchés publics
La lettre des métiers politiques - 26 novembre 2021- n°12
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Collaborateurs parlementaires
“Sciences-Po n’est plus une pré-condition pour devenir assistant parlementaire européen”
Il a longtemps cultivé la discrétion et se présentait simplement comme le "MepAssistant” sur Twitter et Twitch. Après avoir reçu le prix Jean Monnet, il a abandonné l’anonymat. Quentin Deschandelliers raconte son expérience d’assistant parlementaire européen.
- Vous avez accompagné Jean-Marie Cavada, Philippe Juvin, Marc Joulaud, jusqu’en 2019 : comment êtes-vous devenu assistant parlementaire européen ?
Un peu par hasard et chance. Je suis juriste et me suis intéressé rapidement à l'Union européenne. Le Parlement européen n'était pas mon choix initial car je ne suis pas Sciences-po. C'est en voyant un camarade de classe passer un entretien en 2013 que je me suis dit que j'allais tenter le coup. Et je me suis retrouvé au bureau de Jean-Marie Cavada.
- Sciences-po est-il encore le chemin classique pour devenir collaborateur parlementaire ?
Le cursus Sciences-po donne une forte dimension européenne, politique, ouvre des réseaux, ce qui lui donne une prévalence, mais ça change. Et surtout ce n'est plus du tout vu comme étant une précondition. Quand je je suis arrivé au Parlement européen en 2013, les choses commençaient à changer. Aujourd'hui vous ne serez pas mis au placard parce que vous avez fait un parcours de droit au autre. J'avais un collègue qui avait un CAP Pâtisserie.
- Le Parlement européen (PE) demande-t-il des compétences plus "pointues" qu'à l'Assemblée nationale ?
Historiquement, nous avons au PE des profils plus techniques. On travaille beaucoup sur le fond des dossiers. On va se construire sa propre expertise : du fait des activités de mes députés, je me suis spécialisé sur les questions culturelles, de droit d'auteur, de régulation des plate-formes. Dans la plupart des cas, on va apprendre dans les tranchées. Il y a des événements, on va rencontrer des gens (lobbyistes, Commission européenne, représentations...), on va amasser énormément d'informations et de connaissances. Un dossier européen est lent à construire, et les députés travaillent souvent tout le long de leur mandat sur le même sujet.
- Les élus Allemands siègent en moyenne plus longtemps au Parlement européen que les Français, cela a-t-il un impact sur l'expertise ?
Il y a un fond de vrai, mais c'est un peu injuste. Les députés allemands restent effectivement 15-20 ans, c'est ancré dans leur cursus politique, ils sont spécialisés sur les affaires européennes, et font une bonne partie de leur carrière au PE. Donc ils connaissent les réseaux, et comment les choses fonctionnent. Les députés français, au moins au début, pouvaient se trouver surclassés à court terme par les Allemands. Mais le Parlement européen est une méritocratie : les gens se fichent que vous ayez été ministre, et vous jugeront sur votre capacité de travail. Un député "lambda" peut ainsi avoir une forte reconnaissance de ses pairs par la qualité de son travail. Et c’est le cas de nombreux députés français.
- Comment se gère le passage vers une autre activité, comme le lobbying, quand on cesse d'être assistant ?
A Bruxelles la culture du lobbying est à mi-chemin entre l'anglo-saxon et le nordique, parfaitement intégrée, ce n'est pas un gros mot. Il n'y a pas de toxicité du débat dès que l'on parle de lobbying. C'est donc une des voies principales pour les équipes parlementaires ; d'autres vont dans les institutions, vont passer les concours, devenir conseiller politique. Après avoir travaillé des années sur un sujet, vous allez devenir très intéressant pour des structures extérieures qui travaillent sur ces questions. Et les assistants connaissent le fonctionnement du Parlement européen, les circuits de décision, comment fonctionne un député. On est en mesure d'expliquer comment se fabrique la loi européenne.
Cependant, il existe des règles de suivi : on indique au Parlement pour qui l'on va travailler, et l’institution peut nous dire "non", pour ne pas donner un avantage indu à une organisation. Des garde-fous existent, même s'ils sont parfois critiqués, pour éviter la "revolving door".
-Le “MepAssistant” va-t-il continuer à exister, malgré la fin de votre anonymat ?
Pas de raison que cela s’arrête ! Sur mon compte Twitter, je commente la bulle européenne ; sur Twitch je fait de la vulgarisation politique, des interviews de députés en anglais et français, des analyses d'actualité. Et je teste des jeux co-financés par le programme Europe Créative.
En 2022, je vais tenter de m'inscrire dans la campagne présidentielle française, avec des questions sur les programmes européens des candidats.
Propos recueillis par Fabrice Pozzoli-Montenay
Dircab
L’association DirCab évolue
L'association de directeurs de cabinets Dircab, dont la dénomination était “Association des Directeurs de Cabinet des collectivités locales à direction socialiste et républicaine”, devient "l'association des collaboratrices et collaborateurs de cabinet des collectivités territoriales de gauche, socialistes, écologistes et progressistes".
Outils
Des modèles de discours pour l’élu local
Règles protocolaires, conseils pratiques, et des modèles de discours adaptés à toutes les situations quotidiennes d’un élu local : visite d’un préfet, commémoration, repas des anciens, inauguration, vide-greniers… plus de 350 cas d’activités oratoires d’un élu local sont réunis dans ce classeur publié par les éditions Territorial. Un outil pratique et très clair. On y trouve les contributions de nombreux directeurs de cabinet, de “plumes” d’élus, sous la direction de Julien Bouclet, chargé de mission à la ville de Paris, lui-même ancien collaborateur d’élus.
L’ouvrage est disponible ici, à partir de 165,00 €TTC :
https://boutique.territorial.fr/pack-discours-elu-local-p-option.html
Des organisations syndicales et politiques contre les violences sexistes
Un ensemble d'organisations - partis et syndicats - ont publié en commun une tribune contre “les violences sexistes et sexuelles” pour “faire cesser l'impunité au sein de leurs structures”. La tribune s’inscrit dans le cadre de la “Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes” du 25 novembre, et suite à la multiplication de témoignages de dizaines de femmes, élues ou militantes, sur les réseaux sociaux sous le label #MeTooPolitique . Elles dénoncent le harcèlement et/ou les agressions sexuelles dont elles ont été victimes dans le milieu politique .
On y trouve en autres les signatures d’Olivier Faure (PS), Philippe Martinez (CGT), Julien Bayou (EELV), Fabien Roussel (PCF), Adrien Quatennens (LFI)…
A lire sur : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/231121/ensemble-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-dans-nos-organisations
Droit
Commande publique : changements dans les documents pouvant être exigés
S’ils ne l’ont pas déjà fait, les services en charge de l’élaboration des dossiers de consultation des entreprises pour la passation de contrats de la commande publique vont devoir rapidement mettre à jour leurs modèles de règlement de la consultation.
En effet, au cours du premier semestre 2021, les dispositions du Code de la commande publique régissant les pièces que les acheteurs peuvent exiger des candidats à l’occasion d’une procédure de mise en concurrence ont été modifiées par deux textes.
Première modification, entrée en vigueur au 1er juillet 2021 : les acheteurs ne peuvent plus exiger des candidats la transmission du certificat délivré par l’Association de gestion du fonds de développement pour l’insertion professionnelle des handicapés (AGEFIPH) attestant la régularité de la situation de l’employeur au regard de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés prévue aux articles L. 5212-2 à L. 5212-5 du Code du travail (cf. arrêté du 17 mars 2021). Cette modification résulte de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui a retiré à l’AGEFIPH la compétence pour délivrer le certificat susmentionné pour la confier à l’URSSAF et à la Mutualité Sociale Agricole (MSA).
Seconde modification, entrée en vigueur au 1er novembre 2021 : pour prouver qu’ils ne se trouvent pas dans l’un des cas d’exclusion mentionné à l’article L. 2141-3 du Code de la commande publique (entreprises soumises à une procédure de liquidation, une mesure de faillite personnelle, une interdiction de gestion ou une procédure de redressement judiciaire et ne bénéficiant pas d’un plan de redressement ou ne justifiant pas avoir été habilitées à poursuivre l’activité pendant la durée prévisible d’exécution du marché), les candidats n’auront plus à produire un extrait d’immatriculation au RCS, à savoir le Kbis. Pour ce faire, le « numéro unique d’identification », délivré par l’INSEE devient un élément d’information suffisant, à charge pour les acheteurs de procéder aux vérifications nécessaires à partir de ce numéro (cf. décret n° 2021-631 du 21 mai 2021).
Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2022, les seuils de procédure formalisée seront légèrement relevés pour les années 2022 et 2023 de la façon suivante :
Romain Millard, Avocat à la Cour, Seban & Associés
Nominations
Collectivités
Cyprien Sorel est nommé directeur adjoint du cabinet du directoire de la société du Grand Paris.
Valentin Marsal, collaborateur de la maire de Levallois-Perret (92) Agnès Pottier-Dumas (LR), depuis 2020, est promu chef du cabinet des élus.
Clément Lauer est nommé directeur de cabinet du maire de Goussainville (95), Abdelaziz Hamida (SE).
Marine Charpentier Pinatel est nommée directrice de la communication et de la marque du Conseil régional de la Région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur, en remplacement de Nathalie Collignon. Elle était conseillère communication et presse au cabinet du président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR), depuis 2016.
André Perreira est nommé directeur de la communication et de l’événementiel de la ville de Chilly-Mazarin (91).
Céline Sarriau est nommée collaboratrice de cabinet, chargée de communication, du maire de Nevers (58), Denis Thuriot (LaREM).
Camille Legrand a été nommé collaborateur de cabinet du président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV).
Adam Roussy a été nommé collaborateur de cabinet du président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Lionnel Chauvin (LR).
Gouvernement
Fanny Jaffray est nommée conseillère sociale au cabinet de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, en remplacement de Soizic Wattinne.
Stéphane Randrianarivelo, chargé de mission relations institutionnelles, est promu conseiller vie associative et visibilité des outre-mer au cabinet du ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu.
Mathieu Maire du Poset est nommé chef de cabinet, en charge de la philanthropie de la secrétaire d’État à la jeunesse et l’engagement, Sarah El Haïry, en remplacement d’Adrien Baron, nommé conseiller spécial en charge du lien jeunesse et citoyenneté. Alexandra Leuliette, directrice adjointe du cabinet depuis 2021, est désormais aussi en charge de l'engagement et de la vie associative. Benoît Coquille devient conseiller en charge des politiques de jeunesse et du service national universel, et Pauline Goirand, conseillère parlementaire, devient conseillère en charge des relations avec le Parlement, les élus et les territoires.
Jean-Luc Demortier, chef de cabinet, est promu directeur de cabinet de la secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire, Nathalie Élimas, et remplace Mathieu Blugeon.